interview realiser par velo101 a thomas voeckler

Interview de Thomas Voeckler : "ça fait plaisir de débloquer le compteur, ma victoire me redonne de l'élan pour la fin de l'année."






© Vélo 101
L'Alsacien Thomas Voeckler (Bouygues Telecom) a renoué avec la victoire vendredi dernier au terme du Tour du Poitou-Charentes. A 28 ans, l'ancien champion de France et porteur du Maillot Jaune est enfin parvenu à débloquer le compteur cette saison, lui qui n'avait plus gagné depuis Paris-Bourges le 5 octobre dernier. Au terme d'une saison un peu morose, Thomas Voeckler a donc retrouvé l'envie de bien faire. Le mois de septembre qui commence s'annonce florissant pour le coureur alsacien, qui garde en point de mire une participation aux Championnats du Monde.


Thomas, vous venez de remporter le Tour du Poitou-Charentes. Voilà un résultat qui doit vous redonner le moral ?
"Oui, c'est la première victoire de l'année en ce qui me concerne. Ca faisait longtemps que je n'avais pas gagné. C'est vrai que c'est une grosse satisfaction. De débloquer le compteur, ça fait vraiment plaisir. Parce que ça manque vite, quand on ne gagne pas !"

Depuis quand n'aviez-vous plus gagné ?
"Depuis Paris-Bourges à la fin de la saison dernière, c'est-à-dire il y a presque un an. Donc gagner enfin au Tour du Poitou-Charentes constitue une grosse satisfaction."

Comment vous sentiez-vous depuis le début de la saison ?
"Ca dépend un petit peu des périodes. Au niveau des sensations, j'ai eu vraiment un excellent rendement jusqu'à Milan-San Remo. Après, je n'ai pas forcément concrétisé par de gros résultats, même si j'ai fait des places d'honneur et terminé meilleur grimpeur à Paris-Nice. Mais comme on dit souvent, il n'y a que la victoire qui compte."

Vous aviez presque disparu au printemps, et vous voilà de retour en haut de l'affiche...
"Au printemps, j'ai eu un peu de mal à retrouver le rythme. Au Giro, j'ai été un petit peu embêté avec mon genou. Comme tous les coureurs, on a toujours des petits soucis de santé, même si ce n'est pas forcément dramatique. J'ai fait ensuite un Tour de France plus que moyen. Je ne me suis pas retrouvé devant très souvent. Je suis content d'avoir redressé la barre au mois d'août. On va maintenant essayer de continuer ainsi jusqu'à la fin de la saison."

Débloquer le compteur, ça donne des ambitions pour la fin de la saison ?
"De l'ambition, j'en avais déjà. Maintenant, c'est vrai que m'imposer au Tour du Poitou-Charentes, ça fait du bien à la tête. Quand on s'entraîne, quand on court, et qu'on n'a pas forcément les résultats et les retombées adéquats, c'est un petit peu frustrant. Maintenant, l'ambition est là, mais cette victoire redonne de l'élan pour la fin de l'année."

Avec dans l'idée de décrocher une sélection pour les Championnats du Monde ?
"J'y suis allé l'année dernière, j'ai bien envie d'y retourner. Si je marche bien jusqu'à la fin du mois, j'ai des chances d'y être. Après, ce n'est pas le tout d'y aller. Etre sélectionné n'est pas la finalité. Il faut aussi essayer de faire un résultat sur le Championnat du Monde."

Vous avez déjà eu des contacts avec Frédéric Moncassin en vue du Mondial ?
"Oui, je l'ai vu justement au Tour du Poitou-Charentes. Il n'y a pas grand-chose à dire. Je suis motivé pour la fin de saison. Je fais mes courses. Après, selon mes résultats et mon niveau, s'il estime que j'ai ma place, il me prendra. Je ne revendique pas du tout une place d'office. Je ne vois pas pourquoi je pourrais le faire d'ailleurs. Si Frédéric Moncassin estime que je peux apporter quelque chose à l'équipe de France, il me sélectionnera et je donnerai le meilleur."

Au fil des ans, la popularité acquise sur le Tour de France 2004 semble vous accompagner. Comment le vivez-vous ?
"C'est vraiment plaisant. Je m'y suis bien habitué maintenant, et je crois que ça me manquerait si ça devait s'arrêter. Pourtant, depuis mon Tour de France 2004, je n'ai rien accompli d'exceptionnel. On m'a quand même vu mais on ne peut pas dire que j'ai fait des choses sensationnelles depuis trois ans. En revanche, sur l'ensemble de l'année, j'arrive toujours à être présent sur plusieurs courses. Je pense que le public se rend compte aussi de mes faiblesses, et qu'il me soutient pour ça. Et ce soutien est important. Par les temps qui courent, on en a besoin."

Par où passera votre fin de saison ?
"Je vais participer au Tour de Pologne, puis enchaîner avec le Tour de Wallonie et le Grand Prix d'Isbergues. Puis ce sera le Championnat du Monde si je suis sélectionné. Je terminerai avec Paris-Bourges, Paris-Tours et le Tour de Lombardie."

Propos recueillis à Plouay le 2 septembre 2007.